Rue en hiver montrant un grand édifice de verre à droite. Montage photographique donnant un effet réaliste.

Montage photographique montrant le futur Pavillon pour la paix du Musée des beaux-arts de Montréal.

Développement de partenariat

Les collections muséales face à l’impératif évènementiel

2014-2018

Le Développement de partenariat Les collections muséales face à l’impératif évènementiel a réuni, pour la première fois, le musée et l’université dans une approche de coproduction des connaissances portant sur les usages évènementiels des collections.

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Description du projet

Le Développement de partenariat Les collections muséales face à l’impératif évènementiel a réuni, pour la première fois, le musée et l’université dans une approche de coproduction des connaissances portant sur les usages évènementiels des collections. Le Développement de partenariat associe la chercheuse principale Johanne Lamoureux (professeure titulaire à l’Université de Montréal) et les chercheuses Mélanie Boucher (professeure titulaire à l’Université du Québec en Outaouais) et Marie Fraser (professeure titulaire à l’Université du Québec à Montréal), trois musées partenaires (le Musée d’art de Joliette, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée national des beaux-arts du Québec) de même que la collaboration d’Elitza Dulguerova (maîtresse de conférences à l’Université Panthéon-Sorbonne, Paris I), de Reesa Greenberg (historienne de l’art) et de Laurier Lacroix (professeur émérite à l’Université du Québec à Montréal).

Gros plan sur les marches d'un escalier en colimaçon blanc.
Les Marches des bâtisseurs (pavillon Pierre Lassonde, Musée national des beaux-arts du Québec)
Photo : MNBAQ

Le rythme des musées est désormais réglé par un impératif évènementiel. Mais qu’est-ce qu’un évènement dans le champ particulier de la muséologie ? Longtemps l’évènementiel a été associé à la production d’expositions exceptionnelles ou de manifestations temporaires, dont le nombre est de plus en plus significatif et les formats de plus en plus variés. La force de ce premier projet, Les collections face à l’impératif évènementiel, est de poser la question suivante : lorsque l’évènementiel entre au musée, quelles sont les conséquences de cette nouvelle amplification sur les collections, sur la mise en récit de l’art qui se déploie dans leur présentation et sur la conception patrimoniale des œuvres ? La vie publique des musées, comme celle de la plupart des institutions culturelles, est sous-tendue par ce que nous appelons l’impératif évènementiel. L’expression désigne non pas un ensemble de circonstances ponctuelles autour d’évènements singuliers, mais un système, un régime, par lequel la réputation et la survie des institutions culturelles sont indissociablement liées à leur « capital de visibilité », tel que le conçoit Nathalie Heinich, et à leur capacité de captation des tribunes médiatiques. Nous avons ainsi regroupé sous cette appellation un ensemble d’actions possibles, désignées comme stratégies muséales et nous tentons, en partenariat avec des musées que cette condition intéresse et inquiète, d’en réfléchir les manifestations et les impacts dans les collections. Nos partenaires, le Musée d’art de Joliette, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée national des beaux-arts du Québec, sont trois institutions dont le statut et le mandat de collectionnement varient. Une même conjoncture, articulant trois facteurs, éclaire leur participation à ce projet : donation significative, expansion architecturale et redéploiement des collections.

C’est ainsi qu’à partir de 2014, nous avons amorcé avec ces trois musées l’étude des nouvelles expériences de valorisation des collections. Abandonnant ou remaniant le parcours chronologique et immobile du manuel d’histoire de l’art au profit d’expositions de la collection resserrées dans le temps et accueillant des intrusions anachroniques, des présentations thématiques, des cartes blanches (d’artistes en art contemporain, de commissaires, de personnalités ou de membres du public), des évènements d’arts vivants dans les salles permanentes ou encore des singularisations d’œuvres, les musées d’art ont favorisé la mise en place d’usages inédits de leur collection. Ces façons de faire introduisent des modalités inexplorées jusqu’ici dans la conception et le traitement des collections. Elles en refaçonnent significativement trois paramètres : leur rapport au temps, qui passe de la longue durée à un temps évènementiel plus convulsif ; leur rapport à l’espace, qui encourage l’exposition des œuvres en dehors des séries et des voisinages prévisibles où elles prennent habituellement place ; et leur rapport à l’usage, dans la mesure où certaines stratégies visent à penser la collection à partir d’autres registres qui sont davantage liés aux personnes (des professionnels muséaux aux groupes marginalisés), qu’aux paradigmes encyclopédique, national ou historique.

Référence : Ce texte est une version remaniée de l’« Introduction : Penser l’actualité des collections » de Mélanie Boucher, Marie Fraser et Johanne Lamoureux (et dir.), Réinventer la collection : l’art et le musée au temps de l’évènementiel, Québec : Presse de l’Université du Québec (à paraître, 2023).

Homme de dos habillé en bleu regardant une photo accrochée au mur, entouré de sculptures
Vue de l’exposition permanente Les îles réunies, Musée d’art de Joliette
Photo : Romain Guilbault

Objectifs

Le projet de Développement de partenariat Les collections muséales face à l’impératif évènementiel réunit le musée et l’université dans une approche de coproduction des connaissances portant sur les pratiques entourant les usages évènementiels des collections en poursuivant quatre objectifs :

  1. Mettre en valeur des collections dans le contexte actuel d’un engouement quasi exclusif pour les expositions.
  2. Réfléchir sur les conséquences, pour la dimension patrimoniale des collections, de ces nouveaux usages évènementiels.
  3. Produire un nouveau savoir sur cette question inédite à partir du recensement de ces nouvelles pratiques muséales.
  4. Favoriser un décloisonnement institutionnel entre les deux pôles qui supportent la discipline de l’histoire de l’art, que sont le musée et l’université, et, à ce titre, adapter la formation des chercheurs et des chercheuses à la double réalité des milieux professionnels où ils sont susceptibles de travailler.
Femme avec un téléphone devant des tableaux dans une salle d'exposition
Promotion de l’application Écho élaborée par le Musée des beaux-arts de Montréal. Cette application utilise la technologie de reconnaissance d’images pour permettre au public d’accéder à des contenus inédits.
Photo : MBAM, Jean-François Brière

Réalisations

Équipe