Cinq ou six personnes sont imbriquées les unes au autres sur le sol formant un prisme rectangulaire.

Alexandra Pirici, Leaking Territories, 1987/2017, Performance, LWL-Museum für Kunst und Kultur, Westfälisches Landesmuseum, Münster/Skulptur-Projekte 2017, © Alexandra Pirici, Crédit photo : LWL-Museum für Kunst und Kultur, Münster/Skulptur Projekte Archiv/Henning Rogge

Équipe FRQSC

Créer avec les collections : des usages muséaux en recherche-création

Le projet Créer avec les collections : des usages muséaux en recherche-création réunit pour la première fois au Québec huit artistes, designers graphiques, chercheurs et chercheuses et commissaires ayant acquis une reconnaissance pour leur emploi innovant des collections dans leur recherche et leur pratique performative, expographique ainsi qu’éditoriale.

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Description du projet

Le projet Créer avec les collections : des usages muséaux en recherche-création réunit pour la première fois au Québec huit artistes, designers graphiques, chercheurs et chercheuses et commissaires ayant acquis une reconnaissance pour leur emploi innovant des collections dans leur recherche et leur pratique performative, expographique ainsi qu’éditoriale. Ce projet d’infrastructure et de diffusion concertée des connaissances est sous la direction de Mélanie Boucher (UQO), avec la responsabilité sectorielle de Marie Fraser (pôle UQAM) et l’apport de la cellule numérique du Partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art – L’Ouvroir d’histoire de l’art et de muséologie numériques.

Cinq ou six personnes sont imbriquées les unes au autres sur le sol formant un prisme rectangulaire.
Alexandra Pirici, Leaking Territories, 1987/2017
Performance, LWL-Museum für Kunst und Kultur, Westfälisches Landesmuseum, Münster/Skulptur-Projekte 2017, © Alexandra Pirici. Photo : LWL-Museum für Kunst und Kultur, Münster/Skulptur Projekte Archiv/Henning Rogge

Au cours des années 1970 et 1980, les artistes interrogent l’opacité des musées et de leurs activités en intervenant surtout en périphérie des institutions. Cette dynamique évolue au cours de la décennie suivante avec le nouvel institutionnalisme. Mus par l’approche entrepreneuriale et l’impératif évènementiel, les musées invitent alors les artistes à les prendre pour sujet et leur proposent des cartes blanches que ces derniers acceptent en travaillant avec leurs histoires, leurs architectures et leurs collections. Les collections fournissent dès lors un champ matériel et sémantique que les designers et autres acteurs et actrices des milieux culturels se mettent aussi à investir. Les résultats de ces collaborations diverses se multiplient avec le nouveau millénaire, surtout en réalisations picturales et sculpturales inspirées par les collections et en expositions qui les intègrent en générant des rapprochements inédits entre les objets présentés. L’exposition Instrus/Intruders, qui se déploie dans les salles consacrées à la mise en valeur des collections au Musée national des beaux-arts du Québec, inscrit en 2008 le Québec dans cette approche créative des collections par-delà les initiatives individuelles des artistes. L’approche, qui bat alors son plein à l’international, devient également une formule dont témoignent les programmes d’invitations aux artistes qui sont mis en place. Aujourd’hui, un certain éclatement des résultats liés à l’usage des collections se constate, qui va de pair avec l’évolution des pratiques artistiques et l’approfondissement des relations liant les créateurs et créatrices aux muséologues. La recherche-création est maintenant reconnue au-delà de son exposition. Les artistes entreprennent ainsi des recherches en archives, performent dans les salles permanentes, agissent à titre de pédagogues ou écrivent le récit de leurs nuits passées au musée. Ils et elles investissent les collections en exploitant leur potentiel performatif ainsi qu’éditorial, en plus du potentiel expographique.

Ces trois approches — performative, expographique et éditoriale — relèvent l’expertise singulière et croisée des membres du projet et favorisent une considération transversale des usages créatifs des collections. La première, du « performatif », convoque la performance, la danse, la conférence-performance et les arts participatifs. La deuxième, « expographique », réunit les enjeux liés à la production de l’exposition comme pratique artistique et curatoriale, comme dispositif et comme acte de design. La troisième, « éditoriale », envisage pour sa part l’usage créatif des collections avec les archives et via les reconstitutions ainsi que par la production de livres, de catalogues et autres écrits. Ces approches nous accompagnent tout au long du projet, en étant intégrées à une programmation d’activités arrimée au Partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art, et se déploient sous quatre axes. Le premier axe, intitulé « initiatives indépendantes et archives », porte sur les motifs et résultats des projets de création récents qui ne sont pas produits par les musées et envisage l’apport particulier des documents dans les projets de création avec les collections. Le deuxième axe, « mandats et présentations en musées », considère les commandes institutionnelles et les modalités de mises à vue en musée, de l’œuvre nouvelle inspirée par la collection à la performance qui se déploie dans l’exposition de collections. Le troisième, « storytelling ou contre-narration », porte sur les récits contre-hégémoniques et transhistoriques déployés en salle ou ailleurs, à l’oral ou à l’écrit. Quant au quatrième axe, « circulation papier et numérique », il envisage la dissémination physique, numérique et territoriale.

Objectifs

À partir d’une approche interdisciplinaire et intersectorielle favorisant le développement de réalisations collaboratives, le projet Créer avec les collections : des usages muséaux en recherche-création poursuit cinq objectifs :

  1. Favoriser l’usage des nouveaux matériaux que sont les collections en recherche-création ;
  2. Participer à élargir l’horizon d’interprétation des œuvres historiques et contemporaines et, ce faisant, l’appropriation inclusive des collections ;
  3. Contribuer au développement théorique et pratique de modalités de collaboration structurantes entre les chercheurs et chercheuses, les créateurs et créatrices et les musées et, par-là, à la mise en place d’une infrastructure partagée ;
  4. Initier des offres culturelles qui ont pour but d’accroitre et de diversifier les publics ;
  5. Maximiser l’essor de la thématique en sol québécois tout en soutenant ses retombées à l’international.
Vue de l’exposition Actes de présence dans le cadre de la série Point de vue sur la Collection, commissariée par Manon De Pauw, Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), 4 novembre 2010 au 27 mars 2011.
Photo : Richard-Max Tremblay

Réalisations

Équipe